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AER : Memories of Old, le faucon pèlerin

Développé par le studio indé suédois Forgotten Key et édité par Daedalic Entertainment, gagnant du Game Concept Challenge en 2013, AER est enfin sorti en octobre 2017 après avoir été repoussé plusieurs fois. Petit saut sans parachute dans un univers de rêverie atypique.

La tête dans les nuages, les pieds sur… Terre ?

Mieux vaut être seule que mal accompagnée.

Niveau scénario, rien de bien novateur. Vous incarnez Auk, une jeune femme ayant la capacité de se changer en oiseau, et devant accomplir un pèlerinage au Pays des Dieux afin de sauver ce qui reste du monde de la destruction. En effet, victime de la Grande Dislocation, la terre qui accueillait les hommes a été fragmentée, et il n’en reste que quelques îles flottant dans l’azur. Il vous appartiendra de les explorer et d’en découvrir les secrets, tout en menant à bien votre mission sacrée. Pour ce faire, vous disposerez uniquement d’une lanterne vous permettant de faire resurgir des traces du passé, telles que des conversations entre d’anciens habitants ou des scènes de leur vie quotidienne. Elles vous permettront d’en apprendre plus sur l’histoire, les héros et les histoires des temps anciens.

Dès la sortie du premier temple, vous serez lâchés en pleine nature. Littéralement. Votre maître vous demandera de vous rendre au Phare , dernier bastion de civilisation et de vie humaine de cet univers. De là, et avec l’aide de ceux qui y vivent, vous serez guidé vers votre prochaine destination et vous envolerez vers d’autres cieux ! Et les cieux, parlons-en.

Living my best life !

L’immensité s’offre à vous. Pratique donc d’être une métamorphe ! Sur simple pression d’une touche, vous pouvez vous élancer dans le ciel à volonté et planer tout votre soûl. Assez facile à prendre en main, le système de vol n’offre pas de mécanique relative aux vents ou aux courants, mais donne tout de même de très bonnes sensations. A noter que vous pouvez aussi revenir à votre forme humaine à tout moment pour vous offrir une petite chute libre, juste pour le fun.

Une fois arrivé dans un temple, on se calme tout de suite : il n’y aura PAS de combats. Aucun, nada, que pouic. Le gameplay est basé sur l’exploration et la résolution d’énigmes. Gros bourrins s’abstenir, donc. Pour avancer il faudra faire preuve d’astuce et d’un peu de concentration : les temples sont monumentaux, assez labyrinthiques et il est parfois difficile de s’y retrouver tant on s’y sent petit. Les énigmes sont quant à elles intelligentes sans être difficiles ou inaccessibles, ce qui fait qu’on ne restera pas coincé pendant des plombes à attendre une illumination divine pour avancer dans la salle d’à coté.

Reste poly, je te prie !

Que la Nature est belle quand vient le soir…

La direction artistique de ce jeu pourra en rebuter plus d’un. Mais le choix d’un design en low poly sert à merveille le propos du jeu, et l’animation est somme toute très fluide et réussie. On navigue dans un monde presque vide de terre et d’humains, les environnements sont simples et épurés, et on se surprend parfois à rester immobile pour admirer le paysage, ses cascades qui se déversent dans le ciel, les quelques rares animaux qui se baladent… L’univers d’AER invite à la contemplation et à la rêverie, joue avec notre âme d’enfant par son choix de couleurs vives sans être criardes, nous enveloppe dans une ambiance douce et mélancolique aux accents souvent tragiques. L’immensité des temples est là pour nous rappeler notre insignifiance, les souvenirs volés grâce à la lanterne nous en apprennent un peu plus sur les forces et les faiblesses de ceux qui nous ont précédé. La Nature est belle, mais on y aperçoit parfois l’empreinte du Néant qui menace d’engloutir ce monde. Tout dans AER est affaire de contrastes et reste ouvert à l’interprétation.

Se faire troll par un renard, une expérience inoubliable.

Pour ce qui est de la musique, pas grand chose à redire non plus. Alternant entre des instants de silence total que seul le souffle du vent vient troubler et des moments de musique douce (que l’on soit en vol ou enfermé dans un temple), l’univers sonore du jeu nous berce et nous apaise. Les phases de jeu en intérieur proposent des musiques très simples et épurées, sur lesquelles vient se greffer l’écho des pas de notre héroïne au sein des structures gigantesques qu’elle traverse.

Les dialogues sont très simples, les personnages ne répondant que par onomatopées (pensez Okami) tandis que le texte s’affiche dans une boîte de dialogue.

Fly on the wings of love…

AER : Memories of Old a reçu beaucoup d’avis mitigés à sa sortie. Initialement présenté en 2012, puis re-teasé en 2015 avec une sortie prévue en 2016, ce n’est que fin octobre 2017 que l’oisillon est enfin sorti du nid. Le jeu a surtout été critiqué pour son rapport temps de développement/durée de vie. En effet, ne vous attendez pas à passer 30 heures dessus : ce jeu est court, vous en ferez le tour en 3 petites heures (un peu plus si vous souhaitez découvrir tous les secrets de cet univers ). La fin du jeu a aussi reçu pas mal de réprimandes, car jugée trop abrupte et même bâclée. De mon point de vue, il s’agit plutôt d’une fin ouverte et, c’est un fait, on aime ou on aime pas.

Malgré ses petits défauts et/ou spécificités, AER est clairement une perle dans le monde des indie games. Si vous cherchez un jeu onirique, inspirant et contemplatif, jetez-vous à l’eau (ou à l’air, c’est vous qui voyez) !

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