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Qu’est-ce que l’indice de réparabilité des ordinateurs ?

Décharge électronique

A partir de l’année 2021, tous les produits électriques et électroniques en France devront avoir un indice de réparabilité. Cet indice, sous la forme d’une notation entre 1 et 10, permettra de déterminer la capacité réelle d’un produit a être réparé et ainsi, à perdurer dans le temps malgré des pannes mineures.

Un indice comme argument de vente

On ne l’attendait plus ! Le monde de l’électronique et des ordinateurs va enfin se doter d’un système permettant au consommateur de savoir s’il achète un produit durable. Annoncé au printemps 2018 et adopté à la quasi-majorité dans le cadre de la nouvelle loi de lutte contre le gaspillage, cet indice de réparabilité n’est que la première étape vers un autre indice, plus global, que sera l’indice de durabilité. Cet indice, fortement axé sur les méthodes de fabrication des PC et autres appareils, ne sera mis en place qu’en 2024.

L’objectif premier est de faire entrer d’autres critères que le prix dans le choix d’un PC gamer par exemple, ce qui est à mon sens primordial dans notre société de consommation en pleine transformation écologique.

Les critères de notation de l’indice de réparabilité

Les PC et autres appareils électroniques seront notés entre 1 et 10 sur la base des 5 critères suivants :

La fourniture d’une documentation détaillée

Pour la majorité des PC, le constructeur fournit ce que l’on appelle une fiche de spécifications techniques, détaillant l’intégralité des composants de l’ordinateur. L’Artefact en a bien évidemment une, celle du HP Prodesk 600 G1.

Le niveau de démontabilité

Partie très importante d’un appareil électronique, la facilité de démontage se caractérise généralement par la nature des fixations utilisées pour l’appareil. Pour les smartphones bas de gamme par exemple, on utilise de la colle et des soudures, avec des coques en plastique. Pour démonter un tel appareil, il faut utiliser une décapeuse thermique pour décoller les parties du téléphone, ce qui représente déjà un risque de griller les composants en soi !

Un appareil avec un bon niveau de démontabilité sera construit avec des fixations durables et facilement retirables (vis, clips solides etc.), et les connectiques des appareils seront pensées pour être amovibles (pas de soudures !!).

Un excellent exemple de smartphone avec un haut niveau de démontabilité : le Fairphone

La disponibilité des pièces détachées

Pour qu’un PC ou un smartphone dure longtemps, encore faut-il trouver des pièces pour le réparer. La difficulté, c’est qu’au bout de 5 ans, on peine généralement à trouver des pièces qui ont des connectiques propriétaires.

A mon sens, ce critère est décisif sur deux points. Premièrement, il faut encourager les constructeurs à utiliser des connectiques ISO standardisées, afin de maximiser la compatibilité des pièces de rechange entre différents modèles d’appareils électroniques. Deuxièmement, il faut inciter les constructeurs à conserver les mêmes connectiques au fil du temps. Des appareils où à chaque génération on change toutes les formes des connectiques, ce n’est plus acceptable !

Le rapport “prix de la pièce détachée / prix d’achat du produit”

Combien de fois avez-vous entendu “vu le prix de la pièce pour cette imprimante, avec la main d’oeuvre, autant en acheter une neuve !”. Ce discours ne devrait pas exister. Rien ne devrait justifier qu’on jette au rebut 95% d’un produit à cause de 5% défaillants et réparables.

Pour cela, encore faudrait-il fabriquer des appareils solides, qui méritent qu’un technicien les réparent.

Coucou les fabricants d’imprimante en plastique à 35€ ! Vous allez avoir une mauvaise note 🙂

L’accès à un compteur d’usage (optionnel)

Cet indice peut être intéressant pour déterminer la durée de vie réelle de l’appareil à long terme. Il est déjà présent sur les ordinateurs et sur certaines imprimantes. A démocratiser donc.

Le choix déterminant du consommateur

Encore une fois, il s’agit de donner au consommateur des informations afin de l’aider à choisir un produit en toute connaissance de cause, mais pas de sanctionner un fabriquant qui ne respecte aucun principe écologique élémentaire.

Cette mesure, bien que vertueuse, se cache derrière ses bonnes intentions pour ne pas mener une action directe contre les mauvais élèves de l’industrie électronique. Les consommateurs soucieux du prix ne changeront pas de comportement, les autres n’ont pas besoin de cet indice pour faire un choix déjà éclairé.

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