Vous qui entrez sur ce site ou qui le fréquentez assidûment, vous ne savez peut-être pas qu’il existe un monde souterrain parmi les Nostal-Geeks. Un monde semblable au nôtre, mais temporellement instable, où une semaine est comme une minute. Dans ce monde, on termine les jeux. Rapidement. Mes amis, bienvenue dans le monde des speedrunners.
Le speedrun, que l’on pourrait traduire par ” Course à toute vitesse “, est une pratique consistant à terminer un jeu le plus rapidement possible, sans tricher (nous reviendrons sur la notion de triche un peu plus tard) ! Vous qui avez peut-être galéré pendant 3 semaines sur Mario 64 par exemple, sachez que certains speedrunners l’ont terminé en 5 minutes et 2 secondes ! Comment cela se fait-il ? Entrons directement dans ce monde plein de notions et d’interprétations.
Le speedrun, oui, mais sous certaines conditions
Pour qu’un speedrun soit validé, vous devez exécuter le jeu original dans la langue de votre choix. Sachez toutefois que certains jeux asiatiques prennent beaucoup moins de temps pour afficher les textes et seront donc plus rapides à faire que leur version européenne. Il arrive que certains records soient définis par région car la différence entre deux langues est grande.
Si vous penchez pour un émulateur, la ROM qui sera acceptée se termine par un [ !], ce symbole signifie que le fichier est une copie identique de la cartouche. Par ailleurs, en parlant d’émulateurs, sachez que nos émulateurs habituels ne reproduisent pas toujours le comportement de la console, car certains développeurs d’émulateurs prennent parfois des raccourcis, soit pour optimiser le programme, soit pour économiser les ressources du PC. qui le fera. Pensez donc à vous renseigner et à choisir l’émulateur le plus fidèle à sa console d’origine.
Contrairement à ce que vous pouvez penser, vous avez le droit absolu d’exploiter tout ce qui fait partie du jeu original pour compléter le jeu… vous voyez où je veux en venir ? Je précise : toutes les exploitations de Bugs, Glitches et autres Exceptions sont fortement recommandées. Par exemple, si vous trouvez dans un jeu un bug vous permettant de traverser un mur pour aller directement au niveau suivant, c’est accepté et vous serez même salué par les speedrunners pour cette trouvaille.
Les différents types de Speedruns
Un speedrun peut être classé selon l’objectif et les moyens techniques que vous vous êtes fixés, commençons par le plus simple :
Le Speedrun ” Any percent “, ou Any% :
Le speedrun Any% est le plus classique, son objectif est simplement d’atteindre le générique de fin, ou de vaincre le boss de fin. Il n’est pas nécessaire de collecter tous les parchemins de la mort, ou toutes les pièces d’armure légendaire, c’est pourquoi ce type est appelé le “Peu importe le pourcentage d’achèvement”.
100% ou plus :
Le speedrunning à 100% nécessite de collecter tous les objets importants du jeu (les étoiles de Mario 64 par exemple, ou les pièces de l’armure de Megaman X ). Vous devez donc passer par tous les endroits nécessaires ou trouver un moyen de les obtenir. Au-delà de 100% on trouve les speedruns qui nécessitent de terminer le jeu plus les niveaux supplémentaires débloqués ! L’exemple le plus flagrant est Castlevania : Symphony of the night et ses mondes sans fin.
Le Low percent ou Low% :
Contrairement au 100%, le speedrun Low% consiste à ramasser le strict minimum d’objets de quête et à finir le jeu avec le plus petit pourcentage de progression possible.
Le cas TAS
Le Tool-Assisted Speedrun (ou TAS) est un cas très particulier dans le monde des speedrunners, car il soulève une question fondamentale : La manipulation des variables d’un jeu est-elle une tricherie ? Plutôt que de trancher cette question avec une machette rouillée, il est préférable de définir une catégorie à part.
Les TAS font donc partie d’un monde parallèle, où programmation et jeux vidéo collaborent pour créer des chronomètres à pleurer sur notre bon vieil opus ! Oui mes amis, vous n’arriverez jamais à finir Mario 64 en 5 minutes avec votre seule Nintendo 64, car vous vous êtes fait avoir, il y a autre chose…
Le Tool Assisted Speedrun consiste à étudier le bon fonctionnement du jeu, la façon dont il a été programmé et toutes les failles qui permettront de le manipuler pour obtenir le résultat souhaité (Any% ou 100%) le plus rapidement possible. On va même jusqu’à observer comment les informations sont stockées dans la mémoire de la console, pour voir s’il existe un moyen de remplacer, par exemple, une paire de bottes pourries par l’épée légendaire !
Un exemple plus concret se trouve dans Zelda 64 : Ocarina of Time . Il existe une technique appelée “Reverse Bottle Adventure” qui, à partir d’une simple bouteille vide dans le jeu, permet d’obtenir toute une quantité d’objets. Ne vous y trompez pas, ce genre de speedrun nécessite des connaissances informatiques poussées ainsi qu’un logiciel adapté pour pouvoir consulter la mémoire de la console en temps réel.
Bon, pour conclure, je vais vous donner une liste rapide des choses insensées que l’on peut voir dans un speedrun :
- Un personnage qui arrive devant le boss final alors qu’il vient de quitter la première zone du jeu.
- Un héros qui se déplace 4 fois plus vite que la normale
- Des sauts de plateforme impossibles
- Des récompenses épiques qui apparaissent constamment (cela s’appelle la manipulation de la chance)
- Des boss qui se font littéralement écraser alors que dans vos souvenirs, ces monstres vous ont pris au moins 10 minutes…
Je salue Realmyop et Coeurdevandale, qui font déjà leur possible pour faire connaître cette pratique fascinante.