Hell Yeah! ou l’ire du léporidé décédé

Edité par SEGA, développé et porté par les petits gars d’Arkedo Studio (cocorico!), Hell Yeah!: Wrath of the Dead Rabbit nous offre une plongée délirante dans les tréfonds de l’Enfer… Et les petits secrets coupables de son prince.

Hell Yeah! La fureur du lapin mort, titre du jeu au centre et personnage sur la gauche du titre.

Une journée en Enfer

Le personnage dans un couloir, armé de son jetpack et d'un fusil. Barre de vie à gauche et carte en bas à droite.
Le jetpack, un fusil… La bombe atomique est en commande.

Après avoir été accueilli par un jingle SEGA à l’ancienne (seuls les vrais savent!), vous ferez la connaissance d’Ash, initialement prince des Enfers de son état, devenu roi après la passation de pouvoir de son père re-décédé. Seulement voilà: être célèbre n’apporte pas que de bonnes choses. Un jour on prend un bain peinard, en jouant avec son petit coin-coin en plastique jaune, et le lendemain on se retrouve affiché en 4k sur Hellternet par un paparazzi peu scrupuleux. Inutile de préciser que ce n’est pas au goût de notre lapinou, qui va s’empresser de laver son honneur en mettant une grosse tannée aux 100 monstres infernaux qui auraient vu la photo compromettante.

Pour ce faire, Papa vous a légué une arme de destruction massive : le jetpack tranchant, une sorte d’énorme roue dentée qui tourne autour de vous, déchiquette tout sur son passage et peut forer la roche pour vous ouvrir la voie. Autant dire que l’hémoglobine va jaillir par litres entiers !

Niveau gameplay et level design, Hell Yeah! est un mix entre un platformer et un Metroidvania. On saute, on se balade et on botte des fions par centaines. On backtrack aussi un peu, histoire de trouver un chemin détourné pour aller corriger l’un des monstres de notre Death List, car il en faut parfois un certain nombre pour ouvrir les portes verrouillées du niveau. Ceux-là sont plus forts et tankés que les monstres de base, mais ne posent généralement pas trop de difficultés une fois que l’on a trouvé le bon angle d’attaque. Et pour terminer chaque niveau, le traditionnel boss, qui offre souvent un bon challenge et une petite dose de rage façon die-and-retry. Ce type de gameplay peut devenir répétitif, c’est pourquoi il vaut mieux répartir son temps de jeu sur de petites sessions pour ne pas s’en dégoûter et y revenir avec plaisir (pour se défouler, ne nous mentons pas).

Déjanté jusqu’à l’os

Ecran de dialogue où on boss nommé Shopatat parle:
C’était mieux quand il s’occupait des photocopies…

Ce qui frappe dans ce jeu (exceptés Ash et sa scie circulaire ), c’est son côté complètement barré. Les designs des personnages et des monstres sortent tout droit d’un esprit malade, dans le bon sens du terme. L’ambiance sonore colle parfaitement à la frénésie du jeu et touchera le cœur des amateurs de bon gros rock qui tâche.

Ash est irrévérencieux et malpoli au possible, et la vulgarité est très présente, ce qui peut rebuter ceux qui préfèrent un langage plus châtié. Cependant, ce choix de verbiage cadre tout à fait avec l’ambiance de l’Enfer et le genre de personnages que vous pourrez y rencontrer. On notera aussi le système de finish utilisé sur les monstres “Most Wanted” : lorsque la barre de vie de ces derniers sera presque vide, vous aurez droit à une sorte de mini-jeu qui vous permettra de leur mettre un dernier coup (et souvent sanglant) pour l’envoyer ad-patres avec style.

Ecran de finish d'un monstre, mention
Pouic-pouic.

 

Ces petits jeux un peu dingues peuvent aller du button mashing au fait de répondre à une question totalement débile, en passant par les épreuves de timing et autres QTE. L’animation d’achèvement qui en résultera en fera rire plus d’un, tant le sadisme est poussé à son extrême et en devient ridicule. Les décors sont parfois psychédéliques, les couleurs criardes, et votre rétine risque de vous détester. Mais encore une fois, c’est un parti-pris, cohérent avec le côté décalé et déjanté de cet opus : on en prend plein la tête, les yeux et les oreilles.

 

Et en accompagnement, avec le civet?

Tout d’abord, le Monstrodex, petite fonctionnalité en jeu qui vous permettra de consulter votre tableau de chasse. Nom et photo du monstre châtié, description rapide, tout y est. Ce Pokéd’Hell vous fera taper des barres de rire, tant les descriptions sont drôles avec de nombreuses références à la pop-culture.

Ensuite, Hell Yeah! offre tout plein d’options de personnalisation pour Ash et sa roue dentée. Vous rêvez de poutrer du monstre armé d’une bouée canard ou d’un donut, tout en arborant une splendide coupe afro? C’est possible, même sans carte Kiwi. Les cosmétiques sont nombreux et achetables dans les boutiques disséminées dans les niveaux, moyennant les pièces que vous récolterez sur votre chemin.

Dialogue où le personnage principal, à gauche, dit
Personne t’oblige, hein!

Une fois passée la barre des 12 gros monstres vaincus, vous débloquerez aussi l’Île mystérieuse, moitié bagne – moitié Club Med, où les monstres déchus se retrouveront avec joie et bonne humeur. Vous pourrez les faire bosser pour débloquer de nouveaux skins ou créer des items qui remonteront votre barre de vie. Rien qui casse trois pattes à un lapin, en somme. Petit bémol supplémentaire, pour accéder à l’Île vous n’aurez d’autre choix que de passer par le menu principal : ain’t nobody got time for dat!

Ne nous mentons pas: Hell Yeah! n’est clairement pas le meilleur jeu de tous les temps, autant pour son gameplay que pour sa replay value pas vraiment au top. Mais pour son ambiance déjantée et son humour décapant, il faut y jouer au moins une fois. Pour ceux qui ont besoin d’un bon délire cathartique ou pour décompresser après une dure journée de labeur, ce jeu est à recommander. Chaudement.

Et croyez-moi, vous ne regarderez plus JAMAIS un lapin de la même façon.

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