Pourquoi il n’est pas si évident de faire une upgrade soi-même ?

Au gré de mes recherches sur les pièces pour mes PC de gamer reconditionnés, je viens de tomber par hasard sur une vidéo Youtube d’un jeune homme faisant un tuto pour transformer son PC professionnel en “Machine de gamer sans surchauffe”. Il faut absolument que je parle de cette vidéo.

Loin d’avoir l’envie de prendre un air moqueur, il est très important de comprendre que monter un ordinateur n’est pas “juste de l’assemblage”, mais une discipline nécessitant de comprendre d’autres enjeux, tels que la circulation de l’air dans un boîtier, ou le dimensionnement électrique de l’alimentation. Analysons donc pourquoi Eswar Tech a probablement perdu du temps et de l’argent avec cette configuration gaming.

Une alim’ aux fraises

Premièrement, le modèle de PC choisi pour la base est plus que contestable. Il s’agit d’un Dell Optiplex 7040, qui a certes un encombrement très réduit, mais aussi et surtout une alimentation de 180 Watts ! Alors faisons le compte ensemble :

  • Processeur (moyenne dans cette génération) : 65 Watts
  • Carte graphique : 75 Watts
  • Disque dur 1To : 4 Watts
  • Disque dur SSD : 1 Watt
  • RAM : 8 Watts

On obtient un total de consommation de 153 Watts pour les pièces les plus gourmandes du PC. Vous allez me dire qu’on est encore loin des 180 Watts que peut théoriquement supporter cette alimentation. Oui, mais non.

La puissance théorique des alimentations est, comme son nom l’indique, théorique. En réalité, une grande partie de l’énergie générée par les alimentations est dissipée sous  forme de chaleur ou autre. En réalité, une alimentation avec un rendement de 80% est déjà considérée comme de bonne qualité, ce qui doit être le cas chez Dell. Vous commencer à comprendre ? Cette alimentation n’est en réalité pas capable de générer plus de 144 Watts d’énergie. On dépasse donc largement sa limite.

Résultat ? Que ce jeune homme profite bien de son PC gamer, s’il joue tous les jours, dans 3 mois son alimentation aura grillé.

PCI pas Express

C’est une chose étrange, mais j’ai effectivement constaté qu’Eswar Tech connectait la carte graphique sur un petit port PCI-Express (port dit “4x”). Il ne peut en effet pas brancher sa carte graphique sur le port prévu à cet effet (le grand port bleu collé à l’alimentation, un port PCI-Express 16x), tout simplement parce qu’elle ne passe pas …

Alors quoi ? 4x c’est moins bien que 16x ? Une simple déduction vous ferait comprendre que c’est 4 fois moins bien, et vous auriez raison.

Les cartes graphiques effectuent énormément de calculs pour afficher les jeux, pour cela on les branche toujours sur le connecteur qui a le plus de bande passante (la capacité à transférer le plus de données possibles en une seconde). En connectant sa carte graphique de cette manière, ce jeune homme vient de créer un véritable goulot d’étranglement pour les performances.

Des tests en 4K ? Sérieusement ?

Pour finir, Eswar Tech lance allègrement des tests de jeux en résolution 4K, afin de nous montrer l’étendue de la puissance de sa machine. J’ai envie de dire “Raté ?”.

Sans s’étendre sur le fait qu’il est absurde de vouloir jouer à des jeux en 4K avec une GeForce GTX 1650 (qui n’est absolument pas faite pour ça), on voit bien que les jeux rament ! Je dirais que Rise of the Tomb Raider tourne environ à 22FPS, ce qui provoque des saccades très désagréables à l’œil.

Une bonne configuration du jeu dans une définition correcte (1080p sans exagérer) aurait eu un rendu fluide bien plus attractif, mais non, il faut jouer en “kat ka” ! Pour ma part, je conseille une optimisation des réglages avec GeForce Experience, qui donne toujours un rendu fluide et satisfaisant (même si à la main on peut faire des réglages un peu meilleurs quand on est initié, c’est un outil qui a le mérite d’être très simple d’utilisation).

 

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